LA BAGUE AU DOIGT
Je me suis mariée le 26 juillet 1975
Mais pour ce faire, il a fallu que je devienne Témoin de Jéhovah. Ma motivation première était de pouvoir me marier et surtout de ne plus être ‘dépendant’
de mes parents. J’ai donc mis le paquet pour remplir les conditions requises pour être Témoin de Jéhovah. Pour être accepté il faut répondre à un questionnaire
d’une centaine de questions devant un ancien qui s’assure que vous avez bien compris ce que signifie être Témoin de Jéhovah. En fait devenir Témoin de Jéhovah
c’est comme si vous signez un pacte avec le Diable. Si un jour vous êtes exclu ou que vous quittiez cette organisation pour quelque raison que ce soit, vous
êtes maudit, considéré comme un traite qui mérite la mort.
Le mariage a eu lieu dans l’ancienne salle des fêtes de Montbrison. C’était la première fois que la mairie mettait à disposition gratuitement cette salle
pour un mariage. En remerciement, j’ai fait un don pour les bonnes œuvres. Pour donner l’impression que mes parents finançaient une partie du mariage par
rapport à ma belle-famille, à la demande de ma mère, j’ai lui versé l’argent nécessaire qu’elle m’a redonné devant mes beaux-parents. Nous étions plus deux
cents personnes, buffet et boissons à volonté. Un discours biblique sur le mariage avait été prononcé auparavant. Nous avons dansé, chanté, fait de nombreux
jeux, certains invités avaient préparé des sketchs amusants. Pour la nuit de noce, ce qui devait se passer s’est passé. Mais je dois dire que puisque maintenant j’avais le ‘droit’ de faire l’amour, cet acte n’avait plus le même attrait ou plutôt l’excitation que produit le fait de braver un interdit.
Nous habitions 41 rue Tupinerie au deuxième étage, mes parents ont occupé plus tard l’appartement du dessous. Un jour que l’on cirait et frottait le plancher
de notre salon, ma mère est montée pensant que l’on se battait.
Ma mère avait le sommeil fragile et leur chambre donnait sur une contre allée où à 5 heures du matin le boulanger préparait son pain avec sa radio à fond.
Elle s’est plainte à plusieurs reprises en vain. Alors, je leur ai fabriqué un petit émetteur radio calé sur la fréquence que le boulanger écoutait avec
signal inaudible, infernal. Il a vite arrêté.
Au travail, j’ai pu obtenir une formation en électronique industrielle par correspondance. A la maison, je réalisais toutes sortes de montages électroniques
pour le plaisir et à moindre frais.
J’avais investi dans un ordinateur le TO9 de Thomson. Je commençais à faire de la programmation. Au départ, je réalisais mes programmes en langage « Basic »
pour débuter, puis en « Assembleur ». C’est un langage de programmation proche de la machine. Les ordres de commandes portent directement sur le processeur.
Connecté au réseau téléphonique, j’ai réalisé un serveur Minitel. Connecté à une carte électronique que je fabriquais, par le biais du port parallèle, je
réalisais des jeux de lumière, pilotais un robot, etc.
Nous n’avions pas de télévision, j’étais contre. Cependant s’il y avait quelque chose d’intéressant à voir, nous allions à l’étage en dessous chez mes parents.
En leur absence j’ai bricolé leur poste en inversant le balayage du tube cathodique, ce qui avait pour incidence de mettre l’image à l’envers. Quand ils ont
mis leur poste en marche, j’ai entendu de suite des coups de balai. J’ai eu beau dire qu’il devait y avoir des problèmes au niveau de l’émetteur, ça n’a pas
marché. On avait bien ri ce jour-là.
En 1978, ma femme est tombée enceinte.
J'avais demandé un report d'incorporation. Inconsciemment, cette incorporation m’affectait, mes relations avec ma femme n’étaient pas excellentes. Là où
je travaillais, il y avait une femme qui me plaisait. Elle avait également des soucis avec son conjoint qui était gendarme. Elle m’avait écrit un joli poème.
Il commençait par ces mots : « Quand tes yeux se sont posés sur moi, j’ai compris que … ». Je l’ai invitée chez moi un jour où j’étais seul. Elle est venue,
j’étais habillé super classe, nous avons discuté, je lui ai proposé une coupe de champagne qu’elle a refusé. Elle s’est intéressée à ma chaine Hifi, puis elle
est partie. Elle m’a dit qu’elle était revenue chez moi la semaine suivante, qu’elle avait décidé de se séparer de son mari. Je n’étais pas là ce jour-là.
De toute manière, j’avais réfléchi et m’étant ressaisi, quand je l’ai revue au travail, je lui ai expliqué que c’était une erreur. Nous sommes restés amis.
Je pensais que, vu les circonstances, j’aurais été exempté. J’avais raison, mais lors de mon incorporation à la Valbonne, le service des admissions n’était
pas au courant. Refusant le service militaire, me considérant comme Socrate « Je suis un citoyen du monde »
Je me suis retrouvé immédiatement aux arrêts de rigueur
Cela a été de nouveau une période difficile pour moi, j’étais hypersensible. J’ai été placé en isolement. Régulièrement un officier ou un
sous-officier passait dans les cellules faisant une inspection des lieux et réclamant à chaque fois le garde à vous. Moi, je me levais et tendais la main
pour dire bonjour, c’est vrai que cela ne plaisait pas toujours. Plus tard j’ai quand même pu rejoindre d’autres prisonniers dans un dortoir plus imposant.
Nous jouions au foot sur les lits superposés. Allongés sur le lit le plus haut avec les pieds nous devions tirer des buts avec un oreiller d’un lit à
l’autre. Si l’oreiller tombait au sol nous devions le récupérer et remonter sur le lit sans l’aide des mains. Mes effets personnels étant confisqués
c’était une occupation comme une autre. La fenêtre centrale avait un barreau scié à sa base et soir à la tombée de la nuit certains partaient et revenaient
au petit matin. Jusqu’au jour un des prisonniers s’est fait la malle et n’est plus revenu. La fenêtre a été condamnée. Un Jour un Capitaine d’astreinte
précédé par un Sergent firent irruption dans notre cellule. Annonçant la venue du Capitaine, le Sergent réclame le garde à vous et comme d’habitude je le
salue comme n’importe quel citoyen. Bien sûr le capitaine fit une crise d’autorité exigeant le garde à vous. Ayant les nerfs en permanence à fleur de peau,
je lui explique, la voie tremblotante mais déterminée, que pour moi il est un homme comme les autres et que je lui accordais le même respect et la même
politesse que les autres. Vexé et excédé, il demande au Sergent que j’obtempère. Le Sergent que je connaissais un peu me demande avec beaucoup d’embarras
et dans le creux de l’oreille de céder au caprice du Capitaine sinon il aurait des problèmes. C’est alors que je me dirige vers le Capitaine, tout près de
lui, il est surpris et désemparé, lui disant que s’il n’était pas satisfait ce n’était pas grave qu’il ne pouvait pas me mettre aux arrêts de rigueur j’y
étais déjà et s’il voulait me faire un trou au cul j’en avais déjà un. Il partit furax et me plaça de nouveau en isolement. Ce jour la nourriture qui m’était
apportée dans un plateau repas était mélangée, le sucré avec le salé, le gâteau écrasé dans les petits pois. Je fis constater cela au geôlier, lui indiquant
que j’allais me plaindre au chef de camp. Ce qui le fit rire de manière narquoise, mais pas très longtemps car la fenêtre principale de ma cellule se trouvait
juste en face du bureau du colonel. Je me mis à hurler de toutes mes forces, réclamant sa présence. J’avais déjà eu affaire avec lui et j’avais observé que
c’était un homme sensé, respectueux. Le sergent est rapidement venu me prier de l’excuser pour que je cesse mes protestations. L’incident ne s’est plus jamais
reproduit.
La prison de Montluc
Du camp militaire de la Valbonne j’ai été transféré à la prison de Montluc. Les quelques fois où je pouvais voir ma femme au parloir, elle était en pleur.
Le greffier qui gérait mon dossier avait également sa femme enceinte. Il comprenait ma situation, il fit tout pour que je sois réformé.
L’hôpital militaire de Desgenettes
Je me suis retrouvé à Desgenettes à l’hôpital militaire en psychiatrie. Je côtoyais toutes sortes d’individus. Nous étions six ou huit dans la même chambre.
Il y en avait un, qui me prenait pour le Christ. Il prenait des crises de nerf, il cherchait soit à mettre fin à ses jours soit il s’en prenait à quelqu’un.
Il n’était pas sot, je parlais avec lui, je jouais avec lui aux échecs. Mais quand je sentais qu’il fatiguait, je l’invitais à se reposer et cela n’allait
pas plus loin. Il crachait du sang sur le mur près de son lit. Une nuit, il cassa une fenêtre pour récupérer un morceau de verre pour égorger un patient.
J’ai vu arriver, une fois, deux bergers. Ils étaient déserteurs et avaient été interceptés par la gendarmerie. Quand ils sont arrivés, ils étaient maquillés
comme des filles. Ils avaient du rouge à lèvre, les yeux fardés. C’était des homosexuels. Sachant que je connais bien les « Saintes écritures », ils me
emandèrent ce qu’elles disaient sur l’homosexualité. Je leur ai lu le récit concernant la destruction de Sodome et Gomorrhe. Les habitants étaient coupables
de nombreux péchés épouvantables, mais c'est à cause de leur homosexualité que Dieu a fait tomber le feu du ciel sur leurs villes afin de les détruire
entièrement. La région où ces deux villes étaient jadis situées est un désert sans vie. Puis je leur ai lu la lettre de Paul aux Corinthiens : « Ne savez-vous
pas que les injustes n'hériteront pas du royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas : ni ceux qui vivent dans l'immoralité sexuelle, ni les idolâtres, ni les
adultères, ni les travestis, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les hommes toujours désireux de posséder plus, ni les ivrognes, ni les calomniateurs,
ni les exploiteurs n'hériteront du royaume de Dieu. Et c'est là ce que vous étiez, certains d'entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été
déclarés saints, mais vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus et par l'Esprit de notre Dieu. » Selon la traduction de Louis Segond.
J’ai continué à avoir des relations amicales avec l’un d’eux. On jouait souvent au scrabble. Etant issu, me semble-t-il, d’un milieu instruit, il pensait
me battre, gagner. Il ne se doutait pas que, grâce à l’étude de la bible et aux réunions des Témoins de Jéhovah, j’avais acquis un vocabulaire relativement
riche, et ce, malgré ma médiocre scolarité. Le pauvre, il ne faisait que perdre. Quand nous nous sommes revus à l’extérieur, il m’a emprunté mon costume de
mariage. Il me l’a rendu dans un état déplorable.
De Desgenettes, je me suis retrouvé, à la prison de Montluc, avec les détenus en droit commun. Là, j’ai côtoyé des bandits et des criminels de toutes sortes.
Durant le transfert, le greffier m’a indiqué qu’il n’avait pas obtenu ce qu’il espérait mais qu’il ne lâchait pas l’affaire. Un mois plus tard, j’apprends
que je suis classé P4 (synonyme de fou) donc réformé. Cependant, quand je suis passé devant le tribunal militaire, le procureur ne m’a pas fait libérer de
suite. J’ai été condamné à 18 mois de prison dont 14 mois avec sursis. Ayant fait pratiquement 4 mois de prison, j’ai été libéré une semaine plus tard et
pu assister à l’accouchement de ma femme. Mon fils est né le 15 novembre 1978.
Au sein de l'organisation des témoins de Jéhovah
Ayant intégré l’organisation des Témoins de Jéhovah, je m’y suis investi. Je ne sais pas réellement pourquoi, c’est mon tempérament, il faut que je fasse les
choses à fond, quel que soit le domaine. J’ai donc étudié assidument la bible, les dogmes et la doctrine des Témoins de Jéhovah. Je suis devenu un prédicateur
efficace, j’ai conduit de nombreuses personnes à la « vérité ». C’est à dire amené quelqu’un jusqu’au baptême. Je suis devenu un bon orateur prononçant
régulièrement des discours devant des centaines personnes et plus rarement devant des milliers lors de certains congrès. Je gravis graduellement les échelons,
serviteur ministériel puis le plus jeune « ancien » de France en qualité de surveillant président.
Pour pouvoir se réunir dans une salle et en être propriétaire, il nous fallait un statut juridique. Nous avons constitué une association sous le régime de
la loi 1905. A terme j’en ai été le président.
Durant mon ascension, j’ai donc occupé toutes les fonctions qui existent dans une congrégation au sein de l’organisation des témoins de Jéhovah et de
l’association. J’ai même fini par travailler à temps partiel pour être plus disponible dans le cadre de mes fonctions. Déjà à cette époque, j’avais une
conception du bonheur bien définie, comme Socrate je pouvais dire : « Le secret du bonheur ne se trouve pas dans la recherche du plus, mais en développant
la capacité de jouir du moins. »
Mon épouse était également ‘zélée’, elle prenait fréquemment le service de pionnier temporaire. C'est-à-dire un engagement à faire une soixantaine d’heures
de prédication dans le mois. Il m’arrivait, malgré mes responsabilités, de prendre cet engagement une ou deux fois dans l’année. Cela encourageait les membres
de la congrégation à faire de même.
Avec mon beau-frère, nous visitions régulièrement les familles de la communauté. Une œuvre pastorale, nous prodiguions des conseils tirés de la bible à
ceux qui le souhaitaient, nous encouragions ceux qui en avaient besoin et félicitions ceux qui participaient activement aux réunions et à l’œuvre de
prédication. Sans le savoir, nous faisions nôtre le conseil de Socrate : « Soyez ouvert, amical et positif avec toutes les personnes que vous rencontrez,
tout le monde mène un combat long et difficile ». J’ai aidé quelques personnes dépressives à remonter la pente, j’y ai mis sincèrement tout mon cœur. Pas
toujours avec réussite, puisqu’un jeune homme de 20 ans s’est donné la mort. Il ne trouvait aucun plaisir à vivre. Je l’avais embauché, pris sous mon aile,
essayant, de toutes les manières, dans de nombreux domaines, de lui faire trouver un intérêt quelconque d’exister, malheureusement sans succès.
Platon fit cette remarque : « Fais preuve de gentillesse envers tous ceux que tu rencontres, leur combat est peut-être plus dur que le tien. » Avec
mon épouse, il nous est arrivé d’aider financièrement notre prochain alors que nous étions nous-mêmes en très grande précarité. Mais par moment, il faut
faire preuve de prudence. Je me rappelle, un soir, nous avons été accostés dans la rue par un homme qui nous sollicitait pour qu’on l’héberge une nuit.
J’étais avec ma femme et mes deux jeunes enfants, ne désirant l’accueillir chez moi pour des raisons de sécurité, je lui propose gentiment de dormir à
l’hôtel à mes frais. Etant d’aspect peu avenant… je lui demande de se mettre de côté pendant que je demande une chambre à l’hôtelier, étant sur le point
d’accepter ma demande, il se rendit compte que ce n’était pas pour moi. Apercevant l’homme en question, il refusa même si je devais payer le prix fort.
Sur ces entrefaites, la police passe dans la rue. Je les intercepte, pensant qu’ils pourraient m’aider pour que cet homme puisse dormir à l’hôtel. Ils
sortent de leur véhicule et reconnaissant l’individu, ils m’invitent à rentrer chez moi, disant que tout allait bien se passer et qu’ils allaient s’occuper
de son hébergement au commissariat. À Paris, à la gare de Lyon, une roumaine faisait la mendicité avec son bébé sur les bras. Elle prétendait n’avoir plus
rien à manger. Je lui propose de me suivre et de faire les courses ensemble, d’acheter tout ce dont elle avait besoin pour elle et son bébé. Elle refusa,
elle voulait de l’argent, elle finit par m’insulter. Plus tard l’ai vu monter dans une Mercedes flambant neuve.
Dans la confrérie de la région, notre congrégation était connue pour son dynamisme. Nous sommes formés pour être capables de répondre à n’importe quelle
objection avec un argumentaire résistant à toute épreuve.
AU FOND DE MOI, JE N'ETAIS PAS TOUJOURS EN ACCORD AVEC MOI-MEME
LA QUESTION DU SANG.
Dans l’ancien testament, le seul usage du sang était à des fins sacrificielles. Après le déluge, Dieu donna tout animal qui se meut et qui est vivant pour
servir nourriture mais sans son sang. « L’âme de la chair est dans le sang … c’est le sang qui fait propitiation par l’âme qui est en lui » déclare Le
Lévitique. Dans le livre des Actes des apôtres il est écrit : « L’esprit saint et nous-mêmes, avons jugé bon de ne mettre sur vous aucun autre fardeau
que ces choses-ci qui sont nécessaires : s’abstenir … du sang ». Il est clair que le sang a un caractère symbolique et puissant de la vie. Les Saintes
Ecritures nous enjoignent de verser le sang au sol par respect pour ce qu’il représente, la vie.
Mais le sang, lui-même en sa qualité propre, n’est pas un poison. Notons premièrement qu’il y a des animaux, comme les vampires, qui se nourrissent
exclusivement du sang de bétail, chiens et en de rares occasions, d'humain. La lamproie est un type de poisson très semblable aux anguilles. Au niveau
de la bouche, il présente des ventouses qu'il utilise afin de se coller à la peau de ses victimes qu'il mordra à l’aide de ses petites dents pointues afin
d'extraire le sang. De nombreux insectes, comme le moustique femelle, boivent le sang des mammifères et des êtres humains afin de survivre. Vous connaissez
certainement ou avez entendu parler de recettes de Tortillas, Fricassées, Lasagne, Croquettes faites à partir de boudin de sang de porc. Par ailleurs, les
Massaïs constituent une population d’éleveurs et de guerriers semi-nomades d'Afrique de l'Est. Depuis des siècles, ils consomment le lait et le sang de
leurs animaux (le sang est extrait grâce à une incision sur la veine jugulaire des bêtes, incision qui est refermée après). Je n’ai jamais entendu parler,
comme vous probablement, de problème majeur dû à la consommation de sang.
Mais le comble est que le Christ demanda à ses disciples de manger symboliquement sa chair et boire son sang représenté par le pain et vin. Pratique qui
se perpétue encore aujourd’hui dans de nombreuses religions chrétiennes. Si le Christ sollicita ses apôtres à boire son sang symbolisé par le vin, bien que
selon loi il aurait dû le verser au sol, c’est que dans ce cas précis son sang sauvait des vies. Cela illustre bien le cas extrême de l’usage du sang.
Pour illustrer ce point le 2e livre de Samuel rapporte qu’au jour de David quand il était isolé dans la caverne d’Adullam. Le texte nous dit qu’il exprima
le désir de boire de l’eau de la citerne de Bethlehem. Trois hommes forts au service de David pénétrèrent de force dans le camp des Philistins et puisèrent
de l’eau à la citerne et l’apportèrent à David. Il ne voulut pas la boire. Pour quelle raison ? « Il est impensable, en ce qui me concerne, ô Jéhovah, que
je fasse cela ! Boirai-je le sang des hommes qui sont allés au péril de leur âme ? ». L’eau, dans ce cas précis, représentait le sang de ses hommes. Il
s’est abstenu d’en boire. Fallait-il conclure que l’eau en question était toxique, dangereuse à la consommation ? L’eau était, comme le sang d’une manière
générale, le symbole de la vie. Il nous faut la respecter. Le drapeau d’un pays est considéré comme le symbole sacré de la nation, il est respecté, honoré,
mais cela reste un morceau de tissu et, il va sans dire que, si un jour vous avez froid à l’extrême et que vous n’avez que cela pour vous couvrir, vous allez
l’utiliser. Allons-nous considérer cela comme un manque de respect ? Je ne pense pas. De la même manière, le sang ne reste qu’un symbole, certes important,
mais en cas de nécessité absolu, l’absorber n’est pas un manque de déférence, bien au contraire ce serait un manque de respect pour la vie qu’il représente
que de se laisser mourir.
A l’origine, quand la question de la transfusion s’est posée, un membre du collège central s’était proposé pour donner son sang pour l’un des leurs. Ce n’est
que plus tard que les Témoins de Jéhovah adoptèrent une interprétation littérale, discrétionnaire et péremptoire des textes.
Mais que voulaient dire les apôtres et les anciens, quand ils jugèrent bon de ne mettre sur eux aucun fardeau que ces choses nécessaires : « s’abstenir
des choses sacrifiées aux idoles, et du sang … » Actes 15:19-21. Le verset 21 nous donne une indication « car depuis les temps anciens … on le lit à
haute voix … dans les synagogues » c’était donc pour ne pas heurter la sensibilité des Juifs, encore très attachés à la loi de Moïse. Le sang devait
revêtir un caractère sacré à cause même de son utilisation symbolique sur l'autel. On n'aurait pu concevoir que le même sang qui jadis avait fait
l'expiation se retrouva quelques temps plus tard sous forme de boudin dans l'assiette de l'Israélite nouvellement converti ! Cependant cela n’avait plus
lieu d’être. Il est évident, comme l’a démontré Paul quand il déclara que l'on peut consommer des viandes sacrifiées aux idoles, à condition de ne pas être
une pierre d'achoppement pour les faibles (I Corinthiens 8:7-13). Dans sa lettre aux Colossiens 2:16-17 il ajouta par ailleurs « Que personne donc ne vous
juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d'une fête, d'une nouvelle lune, ou d’un sabbat ; car tout cela n’est qu’une ombre des choses à venir,
mais la réalité appartient au Christ. » Le verset 14 indique qu’il a « effacé le document manuscrit qui était contre nous, document qui consistait en
décrets et qui nous était opposé ; Il l’a ôté du chemin en le clouant au poteau de supplice. »
(Pour ma part, je ne sais pas si c’est l’enseignement que j’ai reçu qui m’a traumatisé, j’ai toujours eu une répulsion, un écœurement pour le sang.)
LES PROMESSES DE DIEU FAITES A ABRAHAM
Abraham est né Abram, fils de Térah, au début du deuxième millénaire avant notre ère à Ur, la capitale de la Mésopotamie. Selon la tradition juive, il était
le fils d'un faiseur d'idoles et a brisé toutes les idoles de son père. Le Coran raconte qu’à cette époque Abram s’est confronté à son père à cause de son
culte des idoles et a été condamné par le roi Nimrod de Babylone à brûler dans une fournaise, mais Dieu le protégea. Pour sauver sa peau, sa famille et
lui-même, ont dû quitter Ur pour voyager jusqu'à la ville de Haran.
C’est là, à l'âge de 75 ans qu’il a reçu l'appel de Dieu. Il lui fit cette promesse : « Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père,
vers le pays que je te montrerai ; et je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai, et je rendrai ton nom grand … et grâce à toi seront bénies
assurément toutes les familles du sol » Genèse 12:1-3. Les juifs naturels allaient constituer le peuple élu de Dieu comme le souligne le Deutéronome 7:6
déclarant « Car tu es un peuple saint pour Jéhovah, ton Dieu. C’est toi que Jéhovah, ton Dieu, a choisi pour devenir son peuple, une propriété spéciale,
parmi tous les peuples qui sont sur la surface du sol. » Pour que Dieu lui fasse une promesse aussi grande, Abraham devait être un homme unique d’une foi
exceptionnelle.
Pour commencer, il s’est marié avec sa demi-sœur Sarah. Relation condamnée plus tard par la loi (Lévitique 18:11).
Une famine survint et Abraham descendit vers l’Egypte. Et avant d’entrer dans le pays, il demanda à sa femme de se faire passer pour sa sœur (ce qui n’était
pas complètement faux) parce qu’étant une belle femme, il craignait pour sa vie. Le pharaon prit soin d’Abraham et lui donna de nombreux biens à cause de
sa femme. Dieu fit venir de grandes plaies touchant le pharaon et sa famille. Pourquoi ? Parce qu’il allait prendre Sarah pour femme ? La faute à qui ?
Le récit nous dit que là-dessus le pharaon convoqua Abraham : « Qu’est-ce que tu m’as fait ? Pourquoi ne m’as-tu pas révélé qu’elle était ta femme ?
Pourquoi as-tu dit : ‘C’est ma sœur, de sorte que j’étais sur le point de la prendre pour femme ?’ ».
Plus tard Abraham s’inquiéta de ne pas avoir de postérité, vu la promesse qui lui avait été faite. Dieu lui assura que quelqu’un qui sortira d’au-dedans
de lui, lui succédera comme héritier. Le texte dit qu’il eut foi en la parole de Dieu. Vraiment ? Sa femme vint vers lui disant : « Puisque Dieu m’a
empêchée d’avoir des enfants, aie des rapports avec ma servante ». Abraham écouta la voix de sa femme ! Par la suite Dieu précisa de nouveau que Sarah
aurait un fils. Quelle fut la réaction de l’homme de foi ? « Alors Abraham tomba sur sa face et se mit à rire et à dire en son cœur : ‘Un fils naîtra-t-il
à un homme âgé de cent ans’ »
Par la suite, Dieu envoie des anges pour vérifier la rumeur au sujet de Sodome et Gomorrhe. Et là un dialogue se mit en place entre Abraham et Jéhovah.
Abraham s’inquiétait : « Est-ce que vraiment tu supprimeras le juste avec le méchant ? » Drôle de question, non ? Il poursuit disant : « Supposons qu’il y
ait cinquante justes au milieu de la ville. Est-ce que tu les supprimeras en ce cas … C’est impensable en ce qui te concerne. Le juge de toute la terre
ne va-t-il pas faire ce qui est droit ? » Il pose la question et donne la réponse, mais sa réponse donne l’impression qu’il veut se convaincre que c’est
bien ça. Dieu lui confirme que s’il trouve cinquante justes il pardonnera à tout le lieu à cause d’eux. Mais Abraham n’est pas sûr, imaginez que sur les
cinquante justes il en manque cinq, ça change tout ? Mais non il connaît parfaitement son Dieu. « Je ne ravagerai pas si j’y trouve les quarante-cinq. »
Mais s‘il n’en trouve que quarante, trente, vingt et enfin dix. La confiance règne ! Mais à chaque fois Jéhovah le rassure qu’il ne ravagera pas la ville
à cause d’eux. Pourquoi un tel dialogue, tout simplement par ce qu’il craignait pour la vie de Lot et sa famille qui vivaient là-bas. Au fond de lui il
n’était pas sûr que Dieu épargne son neveu, il avait besoin d’être rassuré.
L’expérience vécue avec le Pharaon n’a été pas suffisante dans le pouvoir protecteur que Dieu pouvait lui accorder en tant qu’homme de foi. Abraham usa exactement
du même stratagème envers Abimélek, roi de Guérar. Ce qui amena ce roi à lui dire : « Tu as fait, en ce qui me concerne, des actes qui n’auraient pas dû se faire ».
Pour moi, ce n’est que beaucoup plus tard que sa foi fut éprouvée, quand Dieu lui demanda d’offrir son fils en holocauste. Peut-être que Dieu a usé de sa préscience et su
avant tout le monde qu’il allait devenir un homme unique et d’une foi exceptionnelle. Mais si c’est le cas aurait-il pu faire autrement ? Sa vie aurait été prédestinée.
Où est donc le mérite. N’empêche que Dieu renouvela sa promesse : « Grâce à ta postérité se béniront assurément toutes les nations de terre, parce que tu as écouté ma voix »
Genèse 22:18.
Pour finir l’histoire d’Abraham, après la mort de Sarah, il se maria à Kéturah, et eu 6 autres enfants.
L’ENTREE EN TERRE PROMISE
C’est le conte d’Artun près de Boeing sur Lignon qui, lors d’une sortie de prédication, me perturba, insultant le Dieu de la bible, le considérant comme
responsable de nombreux génocide. Je n’ai pas su vraiment lui répondre. L’invasion du peuple élu de Dieu, pour conquérir la terre promise par l’extermination
de peuple entier, femmes, hommes et enfants, est un fait marquant et odieux. Voilà, par exemple, ce que l’on peut lire « Alors Jéhovah parla à Moïse …
‘Vous traverserez le Jourdain pour entrer au pays de Canaan. Et vous devrez expulser de devant vous tous les habitants du pays » Nombres 21 : 1-3 ;
31 : 7-18 ; 33 : 52-53 ; « Et, en ce même temps, nous nous emparâmes de toutes ses villes et nous vouâmes à la destruction chaque ville, hommes, et femmes, et
petits enfants. Nous ne laissâmes pas un survivant. » Deutéronome 2 : 34 ; 3 : 3-7 ; Josué 6 : 21 ; 8 : 24-27 ; 10 : 28-41 ; 11 : 11-20.
En conclusion, même si je ne comprends pas les raisons pour lesquels Dieu a dû faire une telle promesse, cette histoire me permet de comprendre la haine ou la jalousie,
que je ne partage évidemment pas, qui déferle de tous temps sur les Juifs, le peuple élu de Dieu de qui dépend la bénédiction du reste des nations.
A POSITION DE LA FEMME.
Je citerai simplement deux textes, la première lettre de Paul au Corinthiens (11:7-10), il leur écrit : « Car un homme ne doit pas avoir la tête couverte,
parce qu’il est l’image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l’homme. L’homme, en effet, ne vient pas de la femme, mais la femme de l’homme ;
et, d’autre part, l’homme n’a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. Voilà pourquoi la femme doit avoir sur la tête un signe d’autorisation,
à cause des anges ». Allez savoir pourquoi ? Et plus loin (14:34), il ajoute « Que les femmes se taisent dans les congrégations, car il ne leur est pas permis
de parler ; mais qu’elles soient soumises, comme dit la Loi. »
Enfin dans la première lettre de Paul à Timothée (2:11,12), il lui écrit : « Que la femme apprenne en le silence, avec une entière soumission. Je ne permets
pas à la femme d’enseigner ni de prendre autorité sur l’homme, mais qu’elle soit dans le silence ». Ces textes sont appliqués tels quels au sein de
l’organisation des Témoins de Jéhovah. Sans commentaire !
LA RELIGION QUE PRATIQUAIENT LES HEBREUX
Quand Moïse libéra son peuple de la servitude égyptienne, il reçut de Dieu les 10 commandements puis tout un arsenal de lois réglementant la vie et le culte
des hébreux ainsi que le modèle exact du Tabernacle et les instructions concernant son édification. Le plan de ce sanctuaire mobile se compose de trois
parties : le parvis, le lieu saint et le très saint où se trouve l’arche de l’alliance. Aaron est nommé pour qu’il remplisse les fonctions de prêtre.
Les fonctions des prêtres sont indiquées Deutéronome 33:10. L’enseignement de la loi est mis en premier lieu, c’est à eux que revint le droit de présenter
les sacrifices et les offrandes du peuple. Comme vous le savez probablement Moïse fut élevé dans la maison de Pharaon. Le livre des Actes 7:21,22 indique
que la fille du Pharaon l’a pris et l’a élevé comme son propre fils. « Ainsi Moïse a été instruit dans toute la sagesse des Egyptiens. Oui, il était puissant
dans ses paroles et ses actions. »
J’ai eu le privilège de faire une croisière sur le Nil et de visiter de nombreux temples. Sans rentrer dans les détails, d’une manière générale après avoir
passé la porte on se trouve dans une cour entourée de colonnes (un péristyle ou portique). C'est là que les fidèles déposaient les offrandes destinées au
dieu. La plus grande partie des fidèles n'était pas autorisée à pénétrer plus en avant dans le temple. Après la cour se trouve la salle hypostyle. Le plafond
de bois peint représente le ciel. Ensuite on pénètre dans le sanctuaire. Seuls les prêtres pouvaient pénétrer dans le sanctuaire afin d'y accomplir les actes
du culte rendus quotidiennement au dieu. Les Égyptiens pensaient que le dieu était présent dans la statue installée dans le temple. Etre prêtre était un
métier qui demandait de longues études pour apprendre les prières et les chants religieux, les gestes du culte, les offrandes qu'il convenait de présenter
aux dieux.
La construction du temple Egyptien de Karnak remontant XXe siècle av. J.-C., il est bien antérieur au tabernacle construit par Moïse au XVe siècle av. J.-C.
et au temple construit par Salomon. Moïse ne se serait-il pas inspiré de la religion et des traditions Egyptiennes ?
Tout en sachant, comme le reconnut Salomon finalement dans son discours d’inauguration « Mais Dieu habitera-t-il vraiment sur la terre ? Voici que les
cieux, oui, le ciel des cieux, ne peuvent te contenir, combien moins, dès lors cette maison que j’ai bâtie » 1 Rois 8:27. Effectivement, pendant plus de
2500 ans Dieu n’a jamais exprimé le besoin d’avoir un tabernacle ou un temple. Et là subitement il demande à Moise de lui en construire un ! Il faut dire
que les Hébreux sont resté près de 430 ans en Egypte (Exode 12:40). Silence radio sur ces quatre siècles, comment les Hébreux se sont comportés ? On ne sait
rien. Il est, cependant, incontestable que la religion égyptienne les ait influencés, quand on voit notamment l’attitude du peuple, une fois sorti d’Egypte,
sous l’égide du frère de Moïse, qui construisit un veau d’or. Tout laisse penser, qu’un culte sans temple devenait impossible pour ce peuple au cœur dur
(Marc 10:5). Mais d’autres diront, que l’utilité, de ces lieux de prière et de sacrifice, est toute autre. C’est la mise en scène de l’inéluctable sacrifice
que le fils de Dieu allait faire pour l’humanité ? Donc pendant plus de 1 500 ans le peuple allait pratiquer des rituels religieux fictifs et symboliques.
Dieu a-t-il besoin de tout cela ? Il avait déjà demandé à Abraham de jouer la scène. Alors, tout cela pour satisfaire quoi ? Ce qui m’amène à une autre
réflexion.
LE PECHE ORIGINEL
Tout le monde connait la fabuleuse histoire de la première femme Eve qui mangeât du fruit défendu. Dieu imposa cet ordre : « De tout arbre du jardin tu
pourras manger à satiété ? Mais pour ce qui est de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais, tu ne devras pas en manger, car le jour où tu en mangeras,
tu mourras à coup sûr. » Genèse 2:16,17. Pour avoir désobéi, Dieu maudit le serpent, la femme et l’homme. « Et maintenant, afin qu’il n’avance pas sa main
et ne prenne aussi du fruit de l’arbre de vie, et ne mange, et ne vive pour des temps indéfinis … il chassa l’homme et posta à l’orient du jardin d’Eden les
chérubins … pour garder le chemin de l’arbre de vie. » Genèse 3:22-24. ‘Cela ressemble à un conte pour enfant, mais ne soyons pas mauvaise langue, puisque
Jésus y fit en partie référence Matthieu 19:4,5.’ Donc du fait qu’Adam et Eve n’ont eu des enfants qu’après avoir péché, ces derniers n’ont pu naître parfait.
« Ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché. » Romains 5:12. Imaginez deux secondes la situation si Adam avait eu des enfants avant et
après le péché.
Mais pourquoi Dieu n’a-t-il pas tout simplement décrété que tous leurs descendants qui lui obéiraient recevraient la vie éternelle ? Parce que Dieu à un sens
aigu de la justice. Les enfants payent pour les erreurs des parents, où est le sens de la justice ? Pourtant Dieu par l’intermédiaire d’Ezéchiel déclara :
« L’âme qui pèche – elle, elle mourra. Un fils ne portera aucune part de culpabilité à cause de la faute du père » Ezéchiel 18:20. D’autant que l’on aurait
pu ouvrir l’accès à l’arbre de vie. Non, trop facile ! Pour satisfaire aux exigences d’une équité absolue, une rançon, une offrande de propitiation est
nécessaire Romains 3:21-26. En fait, nous sommes pris en otage et une rançon doit être payée pour être libéré. Aussi, dans une merveilleuse démonstration
d’amour et au prix d’un sacrifice considérable, Jéhovah a lui-même fourni la rançon Jean 3:16. En d’autres termes, le preneur d’otage s’est donné l’argent
à lui-même pour nous libérer. L’argent en question est Jésus Christ lui-même qui a offert son corps, son sang en sacrifice, une fois pour toute, pour tous.
Hébreux 10:5-10 ; 1 Timothée 2:5,6 ; Romains 5:8,9.
L’apôtre Paul décrit son acte « quand il s’est trouvé en figure d’homme, il s’est humilié lui-même et est devenu obéissant jusqu'à la mort, oui, à la mort
sur un poteau de supplice. » Philippiens 2:7,8. Sans vouloir minimiser les souffrances du Christ, il y a eu dans le monde des supplices, persécutions
et tortures bien pires.
Les sacrifices faits aux dieux, que ce soit de vies humaines ou d'objets, de fleurs et de nourriture, ont pour objectif d'obtenir de ceux-ci des faveurs
ou une protection. Lorsqu’il y a sacrifice, la chose sacrifiée est définitivement perdue pour la personne qui l’offre. En ce qui nous concerne, le sacrifice
est la vie de Jésus sacrifié pour obtenir le pardon de nos péchés et par voie de conséquence la vie éternelle. 1 Jean 2:2.
Dans sa lettre aux Philippiens Paul poursuit au verset 9 et 10 : « C’est pourquoi Dieu l’a élevé à une position supérieure et lui a donné volontiers le
nom qui est au-dessus de tout autre nom, afin qu’au nom de Jésus plie tout genou de ceux qui sont au ciel, et de ceux qui sont sur la terre, et de ceux
qui sont sous la terre. » A vrai dire, il y a quelque chose qui m’échappe, qu’est-ce que le Christ a sacrifié exactement ? Sa vie terrestre pour une vie
céleste ?
Pour être objectif, j'ai étudié le Coran
Le coran est, à quelque chose près, une réplique de la thora et des évangiles. D’ailleurs il se présente comme le Rappel. La Sourate 36:70 déclare « … Ce
n’est qu’un Rappel et un Coran qui explique et rend les choses claires » également les Sourates 16:45 ; 41:42. Il confirme et fait sans cesse référence à
ces anciens écrits. « Il a fait descendre sur toi le Livre contenant la vérité et confirmant ce qui précède ; et il a fait descendre la Torah et
l’Evangile » Sourate 5:49. Ainsi que, entre autre, les Sourates 3:4 ; 2:88 ; 3:49 ; 5:47,111 … Les récits concernant Adam, Noé, Abraham, Moïse, … Jésus
reviennent en boucle, montrant, la plupart du temps, qu’ils n’ont pas été écoutés. Si nous comparons le Coran à ces écrits nous ne devrions pas, en toute
logique, trouver de contradiction. Soyons indulgent, Moïse a rapporté des évènements qui lui ont été rapporté, de bouche à oreille, et qui remontent à
plus 2 500 ans. Pour les musulmans, le Coran regroupe les paroles de Dieu, révélations faites au dernier prophète et messager de Dieu Mahomet à partir
de 610–612 jusqu'à sa mort en 632.
Dans la Thora,
1. C’est Adam qui donne un nom à chaque créature. Genèse 2:19,20.
2. Le péché originel a pour conséquence la mort. « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » Genèse 3:19.
3. Mis à part le fait que le serpent incita Eve à désobéir, nous n’avons pas plus d’explication sur la déchéance de Satan. Genèse 3:4.
4. Avec le temps Noé devint père de trois fils : Sem, Cham et Japhet. Genèse 6:10. Il n’en avait pas d’autre. Le verset 13 dit : « Ce jour même
Noé entra dans l’arche, et avec lui Sem et Cham et Japhet … » et le chapitre 9:18 « Et les fils de Noé qui sortirent de l’arche étaient Sem, Cham et Japhet … » Nous
noterons au passage que la femme de Noé a été sauvé du déluge.
5. La femme de Potiphar fit mettre en prison Joseph, elle l’accusait de vouloir coucher avec elle. Le récit indique que le maître de Joseph
écouta sa femme, qu’il le prit et le remit à la maison d’arrêt. Genèse 39:14, 19,20.
6. Quand la famine sévit et que les frères de Joseph durent descendre en Egypte pour avoir de la nourriture. Il cacha sa coupe d’argent dans
le sac de son frère Benjamin afin de l’accuser de vol. C’est seulement après qu’il les a poursuivis, mis devant le fait accompli, lors de la plaidoirie de Juda qu’il
se fit reconnaître auprès de ses frères. Genèse 44 – 45:1.
7. L’évangile de Jean présente Jésus comme le Fils unique de Dieu et que quiconque exerce la foi en lui ait la vie éternelle. Que le monde
soit sauvé par son intermédiaire. Jean 3:16,17. Les seuls prophètes, qui viendraient après lui, seraient des faux prophètes, des faux Christs, signe des temps de la
fin. Mathieu 24:24 ; Marc 13:22.
Dans le Coran,
1. C’est Allah qui enseigna à Adam tous les noms des créatures. Sourate 2:32.
2. La désobéissance d’Adam a eu pour résultat d’être considérés comme des injustes et d’être expulsés du jardin. Sourate 2:36. Et
le verset 38 indique que Dieu se tourna vers lui avec clémence. D’autre part le verset 39, laisse entendre qu’il y avait d’autres humains dans le jardin.
3. Les anges devaient se soumettre à Adam, seul Iblïs (Satan) refusa, la malédiction allait être sur lui. Sourate 2:35 ; 15:32-36.
4. Quand le déluge vint Noé appela son fils qui se tenait à l’écart : « O mon fils embarque avec nous et ne reste pas avec les méchants »
il répondit : « Je vais bientôt me réfugier sur une montagne qui me sauvegardera de l’eau » et ainsi il fut parmi les noyés. Sourate 11:43,44. Quant à la femme de
Noé, elle a agi avec déloyauté envers son mari et entra dans le Feu de l’Enfer. Sourate 66:11.
5. La femme d’Al ‘Aziz chercha à séduire Joseph contre son gré. Et un membre de sa famille en témoigna. Le maître conclu : « O Joseph, passe sur
ceci et toi, ô femme, demande pardon pour ton péché ». Néanmoins, pour ne pas céder aux complots des femmes qui l’entouraient, il préféra être mis en prison.
Sourate 12:25-30, 34.
6. Plus tard, quand les frères de Joseph vinrent en Egypte pour se ravitailler en nourriture. Joseph usa d’une ruse pour les mettre en défaut.
Joseph se fit connaître à son jeune frère et le mit dans la confidence, avant de mettre en œuvre son stratagème. Sourate 12:70,71.
7. Jésus fils de Marie est présenté comme un prophète au même titre que les autres annonçant la venue d’un autre prophète, le Messager Ahmad
(Mahomet). Sourate 61:7.
Voici quelques Sourates qui méritent réflexion :
« Vos femmes sont pour vous un champ de labour ; approchez-vous donc de votre champ comme vous le voulez et envoyez devant vous du
bien pour vous-mêmes » Sourate 2:224.
« … Elles ont, en toute équité, des droits semblables à ceux des hommes. Cependant les hommes ont un degré de prééminence sur
elles ». Sourate 2:229.
« Les hommes sont les gardiens des femmes, parce qu’Allah a fait que les uns surpassent les autres … Ainsi les femmes vertueusement
sont celles qui sont obéissantes et gardent les secrets de leurs maris … Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, admonestez-les, et laissez-les
seules dans leur lit et si besoin en est châtiez-les (d’autres traductions disent frappez-les) … » Sourate 4:35.
Dans un autre registre :
Le suicide est condamné. « … ne vous tuez pas vous-mêmes ». Sourate 4:30.
La grande lutte ne se fait pas par les armes, mais par le Coran. « Appelle les hommes dans le chemin de ton Seigneur, par la
Sagesse et une belle exhortation ; discute (raisonne) avec eux de la meilleur manière ». Sourate 16:126. « N’obéis donc pas aux mécréants, mais engage
contre eux une grande lutte par le moyen du Coran ». Sourate 25:53.
Une dernière remarque, le dogme de la trinité a été adopté au concile de Nicée en 325 de notre ère puis confirmé au concile de Chalcedoine en 451. Le Coran
date de l’an 610/612 de notre ère. Est-ce que ce dogme, qui ne repose sur rien, puisque même le mot ‘trinité’ ne se trouve pas dans les ‘Saintes Ecritures’,
aurait tenté de s’imposer au prophète ? Je ne sais pas, pour lui il y a pas d’équivoque, il est écrit : « Ainsi, croyez en Allah et en ses Messagers, et ne
dites pas :’Ils sont trois’ Cessez de dire cela, cela vaudra mieux pour vous. En vérité, Allah n’est qu’un Dieu Unique » Sourate 4:172 ; 5:74.
Le Bouddhisme, la philosophie Grec, l'Evangile
Selon les Évangiles, Jésus est né à Nazareth dans une région cosmopolite où le grec était couramment utilisé, à une distance de 10 kilomètres de Sepphoris,
un carrefour de routes commerciales importantes. Il est donc probable que Jésus ait eu la possibilité de pratiquer la langue grecque, c'est-à-dire le grec koinè.
Chaque année les parents de Jésus avaient l’habitude de descendre en famille à Jérusalem pour la fête de Pâque. A ses 12 ans, ils l’oublièrent, ils le
retrouvèrent au bout de plusieurs jour dans le temple, « assis au milieu des enseignants, les écoutant et les interrogeant ». Bien que la philosophie
hellénistique avait connu ses années de gloire à partir de 4è siècle avant notre ère. L’existence de cette communauté à Jérusalem n’est pas étonnante
puisque Luc dans le livre des Actes des apôtres parle de certains de ses hommes convertis au christianisme. Actes 6-8. Le Christ aurait-il été influencé
par la philosophie grecque enseignée à cette époque ? Le philosophe romain Celse du 2è siècle affirme que les chrétiens n’ont rien de neuf à dire dans le
domaine de la morale et que les philosophes ont tout dit.
Que dire du Bouddhisme, né 500 ans avant le christianisme, il aurait dérivé pendant un demi-millénaire de l’Inde vers la Méditerranée, en s’imprégnant au
passage de la culture grecque qu’Alexandre le Grand avait amenée jusqu’en Inde. Jésus aurait-il hérité de la sagesse de son prédécesseur indien ? Existe-t-il
des similitudes entre la philosophie grecque, le bouddhisme et le christianisme ?
Avant toute chose, il est à noter que les philosophes grecques s’adressaient à des personnes qui avaient déjà un bon niveau d’instruction alors que Jésus
a dû faire usage d’illustrations, de paraboles … et pourtant malgré cela, bon nombre ne comprenait pas grand-chose, il faut dire que dans certains cas,
c’était voulu, même ses disciples ne comprenaient pas (Luc 8:10).
Siddhartha Gautama (Bouddha 563 av JC) conseilla : « Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent ».
« Vivons donc heureusement, sans haïr ceux qui nous haïssent » « Faciles à voir sont les fautes d’autrui ; celles du soi sont difficiles à voir ».
« L’esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut. Il est bon de le dominer. L’esprit dompté assure le bonheur »
Jésus déclara quant à lui : « Ne vous inquiétez jamais du lendemain, car le lendemain aura ses inquiétudes à lui. A chaque jour suffit son mal ».
Mathieu 6:34. « Continuez d’aimer vos ennemis et de prier pour ceux qui vous persécutent ». Mathieu 5:44. « Comment peux-tu dire à ton frère :
‘Frère, laisse-moi retirer la paille qui est dans ton œil, quand toi-même tu ne regardes pas la poutre qui est dans ton œil à toi ? » Luc 6:42.
« Restez aux aguets et priez pour ne pas entrer en tentation. L’esprit est ardent, mais la chair est faible ». Marc 14:38.
Quelques philosophes grecs et chinois :
Thales (625-547 av JC) : « Ne fais pas toi-même ce qui te déplait dans les autres ».
Confucius (551-479 av JC) « Agissez envers les autres comme vous aimeriez qu’ils agissent envers vous ».
Aristote (384-332 av JC) « il faut se conduire avec ses amis comme on voudrait les voir se conduire avec soi ».
Jésus (5/7 av JC – 30/33 ap JC) « Et comme vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites pareillement pour eux ». Luc 6:31.
Confucius « Examine si ce que tu promets est juste et possible car la promesse est une dette ».
Horace « Ne charge pas tes épaules d’un fardeau qui excède tes forces ».
Jésus « Que votre mot Oui signifie bien Oui, votre Non, Non ; car ce qui est en plus vient du méchant » Mathieu 5:37.
Faut-il être inspiré par Dieu pour déclarer ces choses ou avoir tout simplement du bon sens ?
Croyant mais non pratiquant
C’est une expression que l’on attend souvent et qui reflète le degré de sérieux d’une religion. Comme vous l’avez remarqué les témoins de Jéhovah ne font
pas exception à la règle. Je prendrais un dernier exemple qui me touche personnellement.
En raison de son état de santé, ma mère a été mise dans une résidence pour personnes âgées. Sa retraite ne suffit pas pour faire face à l’ensemble de ses
dépenses. Il est juste et nécessaire que nous, ses enfants et petits-enfants (et leurs conjoints), financions le solde de ses dépenses.
Par ailleurs, les articles 205, 206 et 208 du code civil l’exige : que « Les enfants … gendres et belles-filles doivent des aliments à leurs père et mère …
beau-père et belle-mère ou autres ascendants».
En qualité de témoins de Jéhovah, théoriquement ils devraient appliquer des principes de vie bien plus élevés que la loi de l’homme. « Honore ton père et
ta mère (…) : Pour que tout aille bien pour toi et que tu demeures longtemps sur la terre ». Ils honorent, certainement déjà, leurs parents et
grands-parents en leur exprimant non seulement de l’amour (1 Corinthiens 16 :14) en prenant régulièrement de leurs nouvelles mais aussi, tout comme moi
(bien qu’indigne), en se souciant de leurs besoins matériels. « Si, en effet, une veuve a des enfants, qu’ils apprennent d’abord à pratiquer la piété parmi
ceux de leur propre maison et à donner en tout temps à leurs parents et grands-parents la compensation qui leur est due … » (1 Timothée 5 :4).
Mon frère Alain, son épouse, ses enfants et conjoints, ignorent purement et simplement ces principes élémentaires de vie et de bienséance. Et ils
continuent d’être acceptés et considérés tels quels au sein de leurs congrégations. L’apôtre Jean écrivit : « Si quelqu’un déclare : ‘J’aime Dieu’,
mais qu’il haïsse son frère, c’est un menteur. En effet, celui n’aime pas son frère (ou sa mère), qu’il a vu, ne peut pas aimer Dieu, qu’il n’a pas vu. ».
Il est clair, ici, que nous avons à faire à des menteurs et des hypocrites.
Mais que dire des autres qui contribuent dans la mesure de leur revenu. Ils sont très actifs au sein de leur congrégation, ils font de beaux discours, construisent
des salles du royaume et j’en passe … Ils sont honorés, glorifiés devant les hommes, Jésus déclara : « En vérité je vous le dis, ils ont déjà leur pleine récompense »
(Matthieu 6:1,2). « qu’ils apprennent d’abord à pratiquer la piété parmi ceux de leur propre maison ». Il y avait dans la congrégation de Thessalonique ce type de
personne. Paul leur adressa cet ordre et exhortation : « Vous-mêmes, en effet, vous savez comment il faut nous imiter, car nous ne nous sommes pas comportés parmi
vous en indisciplinés, et nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne. Au contraire, dans le travail et la peine, nuit et jour nous avons travaillé pour
n’imposer de fardeau coûteux à aucun de vous … En effet, quand nous étions chez vous, nous vous donnions cet ordre : ‘Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne
mange pas non plus !’ … Mais si quelqu’un n’obéit pas à notre parole qui vous est adressée par cette lettre, notez-le et cessez de le fréquenter, pour qu’il soit
pris de honte. » (II Thessaloniciens 3:6-15).
Je suis loin d’être parfait, j’ai commis pas mal d’erreurs et pas des moindres comme en témoigne cet ouvrage. Et je n’en suis pas fier. Mais je n’ai jamais eu
la prétention ou l’arrogance de détenir la vérité, d’être au-dessus des autres. J’ai fait mien le conseil de Ptahhotep et de Confucius disant : « Apprends
auprès du Sage comme de l’ignorant » ; « Celui qui, après avoir commis une faute ne cherche pas à la corriger, en commet une autre. » Je ne passe pas une
semaine sans avoir fait le point sur ma vie. Pythagore nous exhorta en ce sens : « Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière sans t’être demandé qu’ai-je
omis, qu’ai-je fait, si c’est mal abstiens toi, si c’est bien persévère. »
Ceci dit, il faut reconnaître que l’organisation des Témoins de Jéhovah apporte une importante aide matérielle dans le monde lors de catastrophes et autres,
mais il ne le chante pas sur les toits.
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